« L’héritage durable de la guerre civile salvadorienne sur l’environnement et la santé », un essai d’Amaan Thawer
L’assistant de recherche de Mémoire survivante, Amaan Thawer, a publié en novembre 2025 l’essai intitulé “The Lasting Legacy of the Salvadoran Civil War on Environment and Health” [L’héritage durable de la guerre civile salvadorienne sur l’environnement et la santé] sur le site de la Planetary Health Alliance [article disponible en anglais].
Dans cet essai, Thawer examine la crise environnementale actuelle du Salvador et ses liens profonds avec la guerre civile (1979–1992). Il analyse l’état actuel de la pollution, de la déforestation et de l’usage intensif d’agrochimiques, soulignant que ces problèmes ne peuvent être compris indépendamment de la violence et du déplacement provoqués par la guerre. «Comme pour d’autres vulnérabilités sociales et écologiques, la fragilité environnementale actuelle du Salvador est profondément enracinée dans le traumatisme et la destruction de sa guerre civile », écrit-il.
L’essai met également en lumière le travail du Centro Salvadoreño de Tecnología Apropiada [Centre Salvadorien de Technologie Appropriée, CESTA], qui dénonce les dommages environnementaux causés par les industries et les gouvernements tout en promouvant des alternatives pratiques telles que l’usage du vélo, le compostage des déchets organiques, le recyclage et la protection des forêts. Thawer s’appuie sur les analyses du directeur du CESTA, le Dr Ricardo Navarro, qui documente depuis longtemps les dommages environnementaux liés à la guerre. « Parmi les tactiques les plus destructrices employées pendant la guerre figurait la stratégie de la terre brûlée, une approche écocidaire impliquant de vastes bombardements aériens utilisant du napalm et du phosphore blanc pour incendier les forêts et les terres agricoles paysannes», note Thawer. «La destruction écologique n’a pas été accidentelle : elle a été instrumentalisée pour briser la capacité de survie des communautés. »
Photo d’Amaan Thawer sur l’île Tasajera, au Salvador.